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Prévention et santé au travail Attractivité Employabilité QVCT
Publié le 16 décembre 2018 Modifié le 27 juin 2023
Temps de lecture : 4 minutes

L’autonomie comme levier managérial au sein de l’organisation

À l’heure des réflexions sur l’identification des leviers adéquats pour promouvoir la qualité de vie au travail au sein des organisations, la question de l’autonomie des agents dans la réalisation de leurs missions quotidiennes est un axe essentiel de développement.

L’autonomie désigne la possibilité pour l’agent d’être pleinement acteur de sa mission de service public à destination de l’usager, mais également acteur de son parcours professionnel au sein de la collectivité. Ainsi, l’autonomie ne recouvre pas seulement les marges de manœuvre à disposition de l’agent, mais aussi son intégration dans les prises de décision relatives à son travail. Cet axe comprend également l’utilisation et le développement des compétences par le biais de la formation notamment.

Ainsi, la progression du niveau d’autonomie d’un individu représente un enjeu majeur pour l’efficacité des organisations publiques. Elle est garante du maintien d’une qualité de service élevée auprès de l’usager et implique de la part des agents :

  • une réactivité importante dans une prise de décision adaptée aux sollicitations extérieures de la part de l’usager.
  • une confiance managériale dans la gestion personnelle du quotidien de travail et la définition du bon point d’équilibre entre engagement professionnel et vie privée. Cet élément est d’autant plus important durant la crise sanitaire que nous traversons et relatif aux nouvelles modalités de travail mises en place, en particulier le télétravail.
  • une régulation plus efficace des imprévus et problématiques du quotidien sans consultation systématique et préalable de la hiérarchie.

Néanmoins, mesurer le niveau d’autonomie d’un individu est peu aisé, de même que les notions auxquelles cette thématique renvoie : degré de motivation, expérience, compétences de l’agent.

Comment quantifier l’autonomie ?

Quantifier l’autonomie est très dépendant des paramètres organisationnels propres à la collectivité : nature des fonctions exercées, mode d’organisation, projet territorial, urgence de l’activité, travail posté, disponibilité de la ligne hiérarchique, etc.

L’investigation des risques psychosociaux au sein des collectivités nous apporte un enseignement précieux concernant le rapport des agents à l’autonomie. De manière récurrente, cet axe ressort comme un point fort dans les baromètres sociaux objectivant quantitativement les ressentis des agents face aux six principales familles de risques issues du rapport du collège d’expert conduit par M. GOLLAC.

Lorsqu’un diagnostic approfondi est mené pour affiner ce rapport de l’agent à son autonomie, plusieurs constats émergent :

  • un écart entre la formalisation première des tâches de travail par le biais d’une fiche de poste par exemple, et la manière dont l’agent va réaliser ces mêmes tâches, en lien avec son savoir-faire métier ou la conception personnelle de son travail ;
  • la demande des agents d’évoluer dans des milieux professionnels plus sereins, dégagés de rapports sous tensions avec, d’une part, une hiérarchie ne possédant pas suffisamment d’expertise pour fournir un appui opérationnel sur le terrain et, d’autre part, des relations aux collaborateurs teintées d’une rivalité induite par les différences de grade ;
  • les différences interindividuelles en matière d’autonomie. Certains agents exprimeront en effet davantage ce besoin. A contrario, d’autres appelleront à plus de présence de la part de leur hiérarchie sur le terrain, davantage de supervision et de cadrage de leur travail.
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Le rapport à l’autonomie soulève donc différentes questions : au-delà des différences interpersonnelles, comment évaluer le niveau d’autonomie d’un agent ? Comment accompagner la prise d’autonomie ? Comment encadrer des agents revendiquant un besoin important d’autonomie ?

Une question managériale

Ces questions doivent servir de réflexion au fil de la relation managériale afin d’aboutir au lien de confiance nécessaire pour favoriser la libre expression des deux parties encadrants/encadrés à la fois sur les contraintes rencontrées et sur les attendus liés à la mission.

En réponse, une approche par les compétences comme fondement d’une organisation du travail construite de manière participative semblerait être une réponse adaptée. Identifier le bon point d’équilibre entre la confiance hiérarchique face à l’autonomie de l’agent et le cadre de contrôle nécessaire de l’activité constitue également un enjeu clé dans la relation managériale.

Enfin, le développement de la transversalité entre agents afin de stimuler des modes de collaboration interne est là aussi une clé pour favoriser l’autonomie des équipes, permettant une régulation collective de l’activité par un meilleur lissage des pics d’activité.

Pour continuer la lecture sur une thématique Organisation du travail

Si vous désirez en apprendre plus à propos de la prévention des risques au travail  et l’impact de l’organisation du travail sur les risques professionnels, les experts Relyens se dédient depuis plusieurs années à l’étude du fonctionnement des collectivités et aux enjeux de management et d’organisation qui en découlent :

Merci pour votre intérêt pour le travail des experts Relyens ! Si cette thématique dédiée à l’organisation du travail dans les collectivités vous intéressent, n’hésitez pas à consulter notre article dédié à la réforme territoriale de 2016, et la nouvelle approche des risques qu’elle a engendrée.

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